Caroline Scamps et Nathalie Simon

Des avocats et des chiens

Partager sur les réseaux sociaux

L’Association « Les chiens de Justice »

Caroline Scamps est avocate dite « de souche ». La majeure partie de son activité consiste à plaider des dossiers contentieux. Elle est inscrite au barreau de Paris et fréquente les tribunaux depuis plus de 35 ans.

Elle fait le constat que l’activité judiciaire, qui autrefois reposait sur des relations étroites et une bonne communication entre magistrats, avocats et greffiers a été très affectée par la vague du COVID et l’arrivée du digital.

Ce qui a conduit à un appauvrissement d’une profession auparavant basée sur l’oralité et des contacts réguliers entre acteurs et auxiliaires de justice, au profit de relations déshumanisées et aseptisées. Le premier pénalisé par cette évolution est le justiciable. Or il est psychologiquement déjà fragilisé lorsqu’il envisage, ou subit, un procès quel qu’il soit. Et dans ce processus, les plus vulnérables sont les plus impactés.

Forte de ce constat, et compte-tenu de son expérience, Caroline a fait le choix de se mettre en mouvement et d’associer son métier d’avocate et sa passion pour les chiens et leur capacité à faire du bien. Elle s’est formée, avec son chien, à la médiation animale et a opté pour le statut associatif, pour permettre d’offrir sa prestation aux plus démunis, notamment aux enfants et adolescents qui ne peuvent pas financer ce type d’accompagnement.

Genèse et naissance de l’Association

L’Association « Les Chiens de Justice » a vu le jour en juillet dernier. Composée de personnes de confiance, dont –entre autres- un autre avocat, et un vétérinaire, elle a pour objet le développement de la médiation animale auprès des acteurs et des auxiliaires de justice pour accompagner les justiciables les plus vulnérables et les plus fragiles tout au long du processus judiciaire.

Grâce à l’association, les personnes confrontées à la justice pourront bénéficier d’un soutien émotionnel et de la présence réconfortante d’un chien.

Repérée par le procureur du tribunal de Cahors, cette méthode qui vient du Canada et des USA, a obtenu l’aval de la chancellerie, et le tout premier chien d’assistance judiciaire, un labrador noir prénommé LOL a été formé et a commencé à travailler en 2019. Puis, compte-tenu du succès de ses interventions, en février 2023, le garde des sceaux a signé une convention avec la SPA et Handi’Chiens pour qu’à horizon 2025, un chien d’assistance judiciaire puisse être fourni par département.

En parallèle, l’association « Les Chiens de Justice » ambitionne de venir en appui de ce programme et de soutenir les avocats français dans la formation et l’utilisation de leurs propres chiens, en médiation animale, modélisant ainsi une tendance que Caroline pressentait depuis longtemps par son observation de la pratique de certains avocats dont les chiens étaient présents au sein de leur cabinet.

La formation en médiation animale qu’elle a été effectuée, extrêmement riche, qui insistait beaucoup sur la relation homme-animal l’a confortée dans son intuition et lui a montré aussi l’importance de pouvoir faire bénéficier ses confrères d’une formation appropriée.

Un réseau de Partenaires pour former les avocats

C’est là que la méthode de la Conduite Accompagnée du Chien© intervient

Le projet de Caroline est de pouvoir –dans un cadre institutionnel- aider à la formation en France, de binômes avocat-chien au profit des plus vulnérables.

C’est dans le cadre de sa recherche de partenaires qu’elle a tout naturellement croisé le chemin du Dr Nathalie Simon. La double formation de Nathalie Simon en Sciences de l’Education humains-chiens, et l’ADN même de la CAC qui prend en compte l’animal ET l’humain, en font une méthode idéalement adaptée à la formation des chiens de médiation destinés à accompagner les gens de justice.

« Bien communiquer avec son chien. Etre cohérent. Déceler les codes canins pour prévenir la fatigue du chien, à partir du moment où il devient un compagnon pour une mission fait partie des prérequis qui peuvent être proposés dans le cadre de la méthode de la Conduite Accompagnée du Chien »

Caroline scamps

En parallèle, elle se mobilise pour :

  • Déployer rapidement son activité en région parisienne où pour l’instant il n’y a pas de chiens de médiation ou d’assistance judiciaire ; et ou elle souhaiterait travailler avec au moins trois chiens, de races différentes, pour avoir des caractères qui « matchent » avec tous les profils de justiciables.
  • Collaborer avec des confrères qui pratiquent les MARD, c’est-à-dire les Modes Alternatifs de Règlement des Différends ; et également dans le cadre de la justice restaurative où l’animal a toute sa place.
  • Travailler avec l’association CLIA qui rassemble les « auditeurs d’enfants » et toutes les personnes professionnellement investies dans la défense des droits de l’enfant.

« Avec les violences faites aux femmes, la défense des enfants et des adolescents fait vraiment partie des causes qui me tiennent à cœur »

CAROLINE SCAMPS

Il reste encore beaucoup à faire, mais Caroline Scamps a de l’énergie à revendre et la Conduite Accompagnée du Chien© semble toute indiquée pour soutenir son projet. Comment ? découvrez-le ICI, dans notre vidéo, et dans notre prochain article.