Un chiot et un enfant vus de dos contemplent la mer bleue

La prévention, clé de l’éducation des chiots… et des enfants

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Interview d’Anne-Sophie Baudouin, psychologue et comportementaliste, intervenante aux journées de la CAC 2022.

Anne-Sophie, vous êtes psychologue comportementaliste (et neurothérapeute), en quoi consiste votre métier ?

Mon métier est à la croisée des neurosciences et de la psychologie.

Il inclut tout ce que celles-ci ont pu apporter ces dernières années à la psychologie pour améliorer la condition des patients.

Des apports issus de la psychologie énergétique (EFT, EMDR), de la médecine chinoise, des techniques psychocorporelles (réflexes archaïques, kinésiologie, morphopsychologie).

Formée à ces différentes disciplines, ma pratique vise à réconcilier tête, cœur et corps, ou dit en d’autres termes à faire que les différentes parties qui sont en nous, constituent la meilleure équipe de foot du monde !

A partir de là, je vais chercher à redonner à mon patient la main sur ses capacités structurelles et la capacité, s’il est de nouveau en déséquilibre, à l’identifier plus vite, pour y remédier.

Qu’est-ce qui vous a poussée à devenir intervenante pour les journées professionnelles de la Conduite Accompagnée du Chien ?

Nathalie, comme moi, est docteur ET comportementaliste.

Elle s’occupe du chien ET de l’humain.

Je m’occupe de l’humain, enfant, adolescent ou adulte, et souvent de l’enfant ET de l’adulte.

La méthode de la Conduite Accompagnée du Chien, qu’elle a développée, est une méthodefacile à suivre pour les chiens… mais exigeante pour les humains, tellement l’environnement éducatif est de plus en plus complexe (s’est embrouillé ces dernières années).

Les vétérinaires manquent souvent de temps disponible dans leur pratique.

Nathalie avait envie de leur proposer des pistes d’accompagnement, issues de ma pratique de Psychologue comportementaliste, afin de préciser et compléter les façons de faire avec les familles qu’ils suivent en Conduite Accompagnée du Chien.

Quel parallèle, faites-vous entre votre pratique et celle de Nathalie ?

Moi les gens me parlent en face.

Quand un parent vient me voir pour son enfant, je fais le focus sur l’adulte autant que sur l’enfant.

Quand je parle à l’enfant de ce que j’ai compris de ce qui se passe dans le foyer, cela libère des tensions, car s’il n’a pas les mots pour s’exprimer. Il ressent physiquement ces tensions.

Aujourd’hui nombreux sont ceux qui veulent avoir un enfant, ou un chien, mais veulent rester dans le confort de leur existence.

Ils savent pourtant, au fond d’eux, que ça ne fonctionnera pas ainsi. Mais ils résistent.

Ils souhaitent que leur enfant/leur animal soit exclusivement source de joie et de plaisir.

Or dès que l’on veut transmettre quelque chose à un Etre vivant, même s’il est difficile d’appliquer une règle universelle il est nécessaire de suivre une logique.

D’autant que quand un enfant/ un chiot arrive dans une famille, il aura à trouver sa place au milieu de tout ce que la personne qui l’éduque a construit auparavant : ses croyances limitantes, ses non alignements.

Cela va impacter de fait la relation et la transmission entre l’adulte et l’enfant ou entre l’adulte et l’animal.

Ce n’est donc pas un pont qui existe entre nos pratiques, c’est un viaduc !

Qu’aimerez-vous ajouter ?

Quand un enfant arrive sur cette planète, il n’a aucune idée de ce qui est bien ou pas.

Il va falloir lui donner les codes. Le petit humain va avoir du temps pour décoder pas à pas ce que l’on attend de lui.

Pour le chien, c’est la même chose.

Il va falloir qu’il décode ce que l’humain attend de lui pour qu’il grandisse en sécurité et respecte la sécurité de la famille.

Sauf que le chien a un développement neuronal plus rapide que l’enfant, et qu’il va donc falloir que l’humain lui transmette rapidement des règles qui ne sont pas toutes intuitives.

C’est tout le travail de Nathalie. Nous travaillons toutes les deux avec des humains mais pas pour aider la même espèce !

La question que je me pose avec tout patient est : Quel langage puis-je avoir avec lui pour trouver un terrain d’échange qui corresponde à son éducation, à sa construction afin qu’il donne, par exemple à son enfant, un espace pour qu’il mette en place de nouveaux modes de fonctionnement. Pour sa sécurité, physique, émotionnelle et cognitive.

Pour Nathalie, c’est la même chose avec le chien et sa famille, et c’est ce qui l’a amenée à développer la Conduite Accompagnée du Chien.